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Mon fiancé, sa mère et moi Page 25
Mon fiancé, sa mère et moi Read online
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— Fausse route ! m’a-t-il jeté avec un grand sourire.
Je n’avais aucune idée de ce dont il parlait – peut-être était-ce une nouvelle expression que je ne connaissais pas. Je fis donc ce que chacun aurait fait dans ce cas-là – j’ai répondu en souriant avant de m’engouffrer dans les toilettes :
— Bien sûr ! Fausse route !
Il me semble même que pour paraître plus enthousiaste – après tout, je démarrais dans la boîte et il fallait que je me construise une réputation de fille sympa–, j’avais levé le pouce en l’air. Mais je n’en suis pas certaine.
Une fois dans la place, je m’étais regardée en souriant dans le miroir, contente de moi, car je commençais à repérer les lieux. C’est lorsque j’ai vu la rangée d’urinoirs le long du mur que j’ai compris tout le sens de ce « fausse route ! » lancé joyeusement par Mannie. Bizarre, des urinoirs dans des toilettes pour dames ? Je suis sortie en trombe des lieux et j’ai trouvé Mannie, qui m’attendait. Nous avons beaucoup ri de ma méprise, c’est du reste devenu une blague entre nous, chaque fois que je me sens stressée et nerveuse comme pendant cette première semaine chez SGR, j’appelle Mannie et je lui dis : « Fausse route ! » Ça marche à tous les coups.
C’est pourquoi, après avoir appliqué une couche de rouge à lèvres et avant de rejoindre Noah dans son bureau, j’adresse un silencieux « fausse route ! » au miroir. Mais Mannie n’étant pas là pour en rire avec moi, cela n’a malheureusement pas l’effet escompté.
— Vous vouliez me voir? dis-je à Noah en restant prudemment sur le pas de la porte.
Je garde ainsi l’espoir que mon assistante s’est trompée, que Noah ne m’a pas fait appeler. Pourtant je sais très bien au fond de moi que c’est le cas et je sais aussi très bien pourquoi.
— Asseyez-vous. J’ai vu que vous avez déposé un jour de congé mercredi prochain ?
— Oui, j’ai des choses à faire.
— Prenez mardi, je préfère.
— Non, je ne peux pas, j’ai besoin de mon mercredi, dis-je en regardant par la fenêtre.
Noah a un bureau en angle, comme les deux autres partenaires fondateurs du cabinet, et ses immenses baies vitrées donnent sur la IIIe Avenue.
— Jeudi?
— Noah, non…
— Brooke!
— Ecoutez, Noah, j’ai pris ma décision, lui dis-je le plus fermement possible, je n’irai pas au déjeuner du Conseil du barreau fédéral.
— Vous devez y participer, la firme a réservé une table, tout le monde y va.
Je baisse le regard sur son nom gravé en lettres d’or sur une plaque devant lui – Noah Fisher Goldberg – puis je lève les yeux.
— Je ne peux pas assister à ce déjeuner, il est donné en l’honneur du père de Jack. Cela m’est tout simplement impossible.
— Brooke…
— Vous ne pouvez pas l’exiger de moi, dis-je en l’interrompant avec vivacité, après tout ce qui s’est passé.
— Il y aura le gratin du barreau new-yorkais, ce qui représente plus de mille avocats. Et j’entends bien que vous y soyez.
— Noah…
— Il y aura tant de monde que vous ne croiserez même pas Jack, m’interrompt-il à son tour.
— C’est lui l’orateur principal, dis-je en désignant l’invitation posée devant Noah.
Je sais par cœur ce qui est écrit sur le somptueux carton de couleur ivoire.
LE CONSEIL DU BARREAU FÉDÉRAL A
L’HONNEUR DE RENDRE HOMMAGE À L’UN
DE SES MEMBRES LES PLUS ESTIMÉS,
L’HONORABLE JUGE SOLOMON,
JUGE FÉDÉRAL DU DISTRICT EST DE PENNSYLVANIE.
LE DISCOURS SERA PRONONCÉ PAR
JACK SOLOMON, ESQ.
12 HEURES.
HÔTEL WALDORF-ASTORIA
— Faites-moi confiance, Brooke, vous ne pensiez pas pouvoir diriger une affaire aussi importante que celle de Monique, mais je vous ai poussée et regardez comme vous vous en êtes bien sortie ! Vous avez fait un travail remarquable, Monique vous adore et vous estime beaucoup. Vous avez apporté à la société une cliente à vie.
— C’est exactement ce que je veux dire. J’ai choisi de faire passer ma vie avant mon travail et je n’ai pas l’intention de participer à ce déjeuner pour vous faire plaisir. Je suis désolée, mais c’est terminé. Virez-moi si vous voulez, mais désormais je ferai ce que je jugerai bon pour moi.
— La vie avant le travail? Il me semble que je ne vous ai jamais demandé de faire un choix pareil!
— J’ai travaillé nuit et jour sur l’affaire de Monique et cela a détruit ma vie privée. Je ne sacrifierai plus rien pour ce cabinet. Il est temps que je me mette à vivre !
— C’est exactement ce que j’essaie de vous faire comprendre, dit-il en se levant.
Il fait le tour de son bureau et vient s’asseoir à côté de moi dans le fauteuil réservé aux visiteurs. Lorsque j’étais chez Gilson, Hecht et Trattner, chaque fois que l’un des partenaires en faisait autant, je ressentais une panique immédiate. Assise au bord de ma chaise, j’attendais le moment propice pour prendre mes jambes à mon cou.
Mais, aujourd’hui, c’est différent. Avec ses gros yeux bruns de chien fidèle posés sur moi, Noah a l’air de vraiment se préoccuper de mon sort – un peu comme si j’étais sa petite sœur. Il s’adresse à moi non plus comme un partenaire avec une associée, mais comme si nous étions deux amis.
— Ecoutez-moi, Brooke, allez à ce déjeuner. Si vous n’y allez pas, vous ne renouerez jamais avec Jack, alors que vous êtes faits l’un pour l’autre.
— Non, dis-je en baissant les yeux, ce n’est pas possible. Nous ne sommes pas faits l’un pour l’autre, loin de là!
— Mais si, absolument, ça crève les yeux. L’une des raisons pour lesquelles je vous ai engagée, c’est parce que Dani Lewis de chez Gilson, Hecht et Trattner m’avait parlé de vous deux lors d’un dîner. Elle m’a dit que vous étiez amoureux et que, selon le règlement de la société, l’un de vous devrait en partir. Je voulais engager Jack, mais Dani Lewis n’a pas voulu en entendre parler et comme nous sommes de vieux amis, elle et moi, je n’ai pas essayé de le débaucher. Voilà comment nous vous avons fait venir pour vous rencontrer. Rosalyn est tombée immédiatement sous le charme. Le fait que vous soyez une excellente avocate a été la cerise sur le gâteau.
— Mais qu’est-ce que c’est que cette histoire?
— Ce que je veux dire, c’est que vous devriez être avec Jack, que tous ceux qui vous connaissent en sont persuadés. Sauf vous. Et j’ignore pourquoi.
Rubrique des potins
On ne vous a rien dit…
Y aurait-il de la réconciliation dans l’air entre Monique de Vouvray et Jean-Luc Renault ?
Apparemment, Jean-Luc est revenu vivre dans leur maison de l’Upper East Side et tout irait pour le mieux pour le couple glamour.
Mais alors, si tout est aussi parfait, pourquoi se sont-ils séparés des vingt-deux membres de leur personnel ?
29
Comment s’appelle une réunion d’un millier d’avocats et de juges rassemblés dans une salle de bal ?
Le déjeuner du Conseil du barreau fédéral en l’honneur de l’honorable juge Solomon.
Mon pire cauchemar.
Impossible de se tromper. Devant nous, de grands panneaux indiquent que la prestigieuse manifestation se tient dans la grande salle de bal du Waldorf-Astoria. Je n’ai pas pu me défiler. Noah m’a forcée à venir, et pour être sûr que je ne m’échapperai pas, il m’escorte lui-même ! C’est donc flanquée de Noah à gauche et de Rosalyn à droite que je pénètre dans les lieux. Ils m’ont promis qu’ils ne m’abandonneraient pas et me tiendraient compagnie durant tout le déjeuner, mais, à peine deux minutes plus tard, Noah repère un avocat de Grains de santé et disparaît dans la foule, la poche pleine de cartes de visite à distribuer à droite et à gauche.
— Je suis plus solide que lui, dit Rosalyn, tu peux compter sur moi pour te protéger.
Je lui souris et no
us nous dirigeons ensemble vers notre table, la no 33. Au moment où nous nous asseyons, Vanessa surgit.
— Je suis à la table 36, dit-elle, c’est drôle !
Moi qui espérais ne croiser personne de chez Gilson, Hecht et Trattner, c’est raté. Mais Vanessa, constatant mon désarroi, me rassure. D’après elle, sa firme a réservé dix tables disséminées dans toute la pièce et, de toute façon, Jack sera assis sur l’estrade avec son père. Une demi-heure plus tard, les salades sont servies et les réjouissances commencent. Noah nous rejoint et articule un « excusez-moi » silencieux à mon intention, mais je fais celle qui ne s’en aperçoit pas, le regard obstinément fixé sur mon petit pain. Le jeune juriste, assistant du juge Solomon, prononce alors un vibrant discours empli de crainte et de fierté – comme on pouvait s’y attendre de la part d’un assistant juriste –, puis c’est au tour de Jack de prendre le micro.
— Merci à tous d’avoir répondu présents, commence-t-il.
Puis il se lance dans son discours. Tout en parlant, il scrute la salle, cherchant visiblement quelque chose. Lorsqu’il aperçoit ma table et que nos regards se croisent, il bafouille un peu et perd soudain le fil de son texte. Je me demande si les gens s’en rendent compte, mais lorsque Rosalyn serre ma main sous la table, je réalise que tout le monde a les yeux fixés sur moi.
— Où en étais-je ? demande-t-il. Ah, oui, le père de mon père. C’est ça. Isaac Solomon était le huitième enfant de sa famille et il fut le premier à quitter la Pologne pour émigrer aux Etats-Unis. Ma grand-mère et lui avaient à peine dix-huit ans lorsqu’ils sont arrivés à Ellis Island. Ils se sont usés au travail pour permettre au reste de la famille de les rejoindre. Tout l’argent qu’ils gagnaient était consacré à cela. C’est pourquoi, pendant sa jeunesse, mon propre père n’a jamais eu d’argent. C’est en voyant ses parents faire face à tant de difficultés, et tirer quotidiennement le diable par la queue, que mon père a décidé de devenir juriste afin que personne ne profite jamais de lui comme on avait profité de ses parents immigrants. C’était à l’école primaire que tu as pris cette décision, n’est-ce pas, papa? La mère de mon père, quant à elle, travaillait comme femme de ménage dans une famille riche qui a aidé mon père à obtenir une bourse d’études. Celle-ci lui a permis d’aller au collège puis au lycée et, enfin, à Harvard. C’est là qu’il a rencontré le juge Martin. A cette époque, ils étaient les deux seuls juifs à Harvard. Vous vous rendez compte ?
D’énormes éclats de rire fusent du côté des cabinets d’avocats juifs, alors que les autres se contentent se sourire. Jack évoque ensuite la carrière de son père, depuis les grandes firmes juridiques américaines jusqu’au poste de juge en passant par celui de procureur général des Etats-Unis. Je bois une gorgée de thé glacé et je pose ma main fraîche sur mon front.
— On partira à la fin du discours, si vous voulez, murmure Rosalyn, dès que les gens se mettront à applaudir. On s’éclipsera.
— Merci.
— Chut! fait Noah en posant son index sur les lèvres.
— Il fut un juriste fantastique et c’est un juge extraordinaire. Je sais que chacun ici le respecte, c’est mon père et je l’aime, conclut Jack sous un tonnerre d’applaudissements.
Les personnalités debout sur l’estrade congratulent le juge Solomon.
— J’en ai assez entendu, dis-je à Rosalyn.
Nous nous levons discrètement et sortons de la pièce. Je ne regarde pas Noah, car je sais qu’il désapprouve ma sortie prématurée.
— Vous avez envie de boire un verre ? me demande Rosalyn.
— Je crois que j’ai surtout envie de rentrer chez moi, je suis épuisée.
— Bien sûr, je vais passer un instant au bureau avant de rentrer, moi aussi. Nous allons appeler des taxis.
Comme par miracle, à ce moment précis, deux voitures se garent sous nos yeux devant le perron de l’hôtel. Rosalyn et moi nous disons au revoir et alors qu’elle grimpe dans son taxi, je vois sortir de celui où j’allais monter une femme avec un grand foulard drapé autour de la tête et d’immenses lunettes noires Chanel, qui lui cachent la moitié du visage.
— Monique, c’est vous ?
— Brooke ? Que faites-vous ici au beau milieu de la journée ?
— J’ai assisté au déjeuner du Conseil du barreau fédéral, dis-je, en espérant qu’elle ne croie pas que je sèche le boulot le jour où tous les journaux annoncent son divorce. Mais je reste sur le coup, ne vous inquiétez pas!
— Sur quel coup ? demande-t-elle en jetant des coups d’œil furtifs à droite et à gauche.
Elle se méfie visiblement des paparazzis, et je devrais en faire autant. En arrivant à mon travail, ce matin, l’entrée était envahie par les journalistes. Ils m’ont immédiatement reconnue, à cause de l’article paru dans le New York Post, et à la seconde où je suis sortie de mon taxi, micros et caméras se sont jetés sur moi, me demandant ce que je savais du divorce de Jean-Luc et de Monique. Je m’en suis sortie avec un vague « sans commentaire ! » et je suis arrivée comme j’ai pu à la porte derrière laquelle se trouvait le gardien. Il m’a attrapée par le bras et m’a fait rentrer, comme un maître-nageur sauvant une petite fille de la noyade.
La tête baissée et les épaules rentrées, Monique et moi nous dirigeons vers le bar du Waldorf situé sur le côté de l’entrée principale.
— Le divorce, les rumeurs, vous savez? Je voulais vous appeler plus tard dans la journée pour vous dire que nous sommes sur le coup et que nous nous en occupons, dis-je en faisant asseoir Monique face au mur afin qu’elle soit invisible de l’entrée.
— Oh, ça ? Je l’ai lu en effet ce matin dans la presse, dit-elle en haussant les épaules. Vous voulez boire quelque chose ? demande-t-elle en faisant signe à un serveur.
Elle commande du champagne pour nous deux.
Un instant, j’ai envie de demander autre chose, mais, après tout, quoi de plus naturel que de boire du champagne en plein milieu de l’après-midi au Waldorf-Astoria ?
— Comment pouvez-vous être aussi détendue dans un moment pareil ?
— Je suis infiniment soulagée que la dissolution de notre société commerciale n’ait pas été rendue publique. Si nos actionnaires l’avaient appris avant qu’elle ait lieu, cela aurait eu des conséquences très négatives sur le cours de notre compagnie.
— La dissolution de la société ? Je pensais que vous seriez plus inquiète à cause du divorce ?
— Le divorce ? demande-telle en ôtant ses lunettes. Quelle idiotie ! Il n’est pas question que Jean-Luc et moi divorcions !
— Je vous ai pourtant vue au cabinet de Robin Kaplan ? dis-je dans un murmure.
Et si je m’étais trompée? Si elle n’était là que parce qu’elle réalisait une robe de mariée pour Robin ? Non, elle portait également ce jour-là un foulard à la Brigitte Bardot, je ne me suis pas trompée.
— Oh, Brooke, vous avez devant vous une vraie femme française, impulsive et désireuse d’élargir son horizon pour voir ce que cela fait, dit-elle en rigolant. Je ne serais jamais allée jusqu’au divorce avec Jean-Luc. Je l’aime, je veux rester mariée avec lui, et c’est pour ça que j’ai voulu dissoudre notre partenariat commercial.
— Et le Lowell ? Il s’y était vraiment installé ?
— Oui, oui, dit-elle les yeux baissés, mais il est rentré chez nous maintenant et je suis ici car, pour ne rien vous cacher, nous avons un petit rendez-vous romantique tous les deux.
— Je ne comprends pas, dis-je alors que le serveur dépose deux coupes devant nous.
— Après toutes ces années, la chose la plus importante que j’ai apprise sur le mariage, c’est qu’il faut absolument séparer le travail et la vie privée. Combiner les deux peut tuer votre couple, c’est ce qui a failli nous arriver. Voilà pourquoi nous avons décidé finalement de nous réconcilier et, en même temps, de nous séparer professionnellement à l’amiable. Vous savez, il arrive aussi parfois que les couples aient besoin d’un peu d’air, il n’y a rien de mal à cela.
�
� Je ne comprends pas pourquoi il s’est battu de la sorte !
— Les hommes et leur ego ! s’exclame-t-elle en levant les yeux au ciel. Vous ne l’ignorez pas vous-même ? Ou alors il est grand temps d’en prendre conscience avant de vous marier !
— Peu importe, de toute façon, je ne me marie plus.
— Pourquoi ? demande-t-elle d’un air choqué.
Alors, pleurant à chaudes larmes, je raconte tout à Monique. Dès que les larmes semblent se tarir, parce que je fais un effort désespéré pour paraître professionnelle, un gros sanglot incontrôlé monte dans ma gorge et cela repart de plus belle. Monique n’a pas l’air gênée de m’écouter ainsi, alors qu’elle est ma cliente et non mon psy, elle écoute avec beaucoup d’attention et ne m’interrompt que pour me tendre un mouchoir de batiste brodé et me tapoter l’épaule pour m’encourager. Je n’avais jamais pleuré devant un client et je prie intérieurement pour que Noah ne sorte pas de la salle à ce moment-là, ce qui serait très embarrassant.
— Excusez-moi, je suis vraiment désolée, dis-je en me tamponnant le coin des yeux.
Monique se lève, je fais de même et elle me prend dans ses bras.
— Ne vous inquiétez pas, tout va s’arranger, me dit-elle gentiment.
Je m’apprête à lui rendre son mouchoir, mais il est tellement imbibé de larmes que je lui demande si cela ne la dérange pas que je le donne au pressing avant de le lui rendre.
— Je vous en prie, ne vous préoccupez pas de cela, dit-elle.
— Merci, dis-je en me rasseyant.
— Moi aussi, il m’a fallu du temps.
— Du temps pour quoi ?
— Pour comprendre, dit-elle en buvant une longue gorgée de champagne.
— Comprendre quoi ?
— Ce qui est important et ce qui ne l’est pas.
— Avec tout le respect que je vous dois, je crois savoir ce qui est important. C’est bien ce que je viens de vous expliquer. Jack n’est pas celui que je croyais et je préfère arrêter tout immédiatement pour ne pas souffrir davantage.